Zappa / Erie (2022)
Disque 1
1 - “Someone Has Just Asked Me…” 5:382 - Cosmik Debris 12:49
3 - Pygmy Twylyte 7:03
4 - The Idiot Bastard Son 2:16
5 - Cheepnis 5:14
6 - Inca Roads 14:34
7 - Montana 7:51
8 - Dupree’s Paradise (Intro) 14:05
Disque 2
1 - Dupree’s Paradise 22:252 - It Can’t Happen Here 1:52
3 - Hungry Freaks, Daddy 2:40
4 - You’re Probably Wondering Why I’m Here 2:36
5 - How Could I Be Such A Fool 3:34
6 - I Ain’t Got No Heart 2:29
7 - I’m Not Satisfied 2:16
8 - Wowie Zowie 2:53
9 - Let’s Make The Water Turn Black 2:01
10 - Harry, You’re A Beast 1:03
11 - The Orange County Lumber Truck 00:58
12 - Oh No 1:22
13 - Son Of Orange County 11:05
14 - More Trouble Every Day 9:16
15 - Camarillo Brillo 5:22
Disque 3
1 - Montana 6:112 - Get Down 6:40
3 - Tush Tush Tush (A Token Of My Extreme) 4:50
4 - Stink-Foot 7:38
5 - RDNZL 10:03
6 - Village Of The Sun 4:39
7 - Echidna’s Arf (Of You) 3:21
8 - Don’t You Ever Wash That Thing ? 6:37
9 - Penguin In Bondage 7:56
10 - T’Mershi Duween 3:19
11 - The Dog Breath Variations 1:37
12 - Uncle Meat 2:20
13 - Building A Girl 2:49
14 - Dinah-Moe Humm 7:37
Disque 4
1 - I’m Not Satisfied 3:412 - Montana 10:14
3 - Dupree’s Paradise (Intro) 7:54
4 - Dupree’s Paradise 17:46
5 - Don’t Eat The Yellow Snow 13:25
6 - Tush Tush Tush (End Vamp) 2:04
7 - Oh No 1:28
8 - Son Of Orange County 4:42
9 - More Trouble Every Day 6:37
Disque 5
1 - The Purple Lagoon 3:522 - Stink-Foot 6:12
3 - The Poodle Lecture 3:25
4 - Dirty Love 3:25
5 - Wind Up Workin’ In A Gas Station
6 - Tryin’ To Grow A Chin 3:56
7 - The Torture Never Stops 12:44
8 - City Of Tiny Lites 7:54
9 - Pound For A Brown 6:18
10 - You Didn’t Try To Call Me 6:20
11 - Rudy Wants To Buy Yez A Drink 2:13
12 - Would You Go All The Way ? 2:05
Disque 6
1 - Black Napkins 18:552 - Terry’s Erie ’76 Solo 2:56
3 - Patrick’s Erie ’76 Solo 2:43
4 - Wonderful Wino 4:52
5 - The Purple Lagoon (Outro 1) 00:58
6 - Stranded In The Jungle 3:49
7 - Dinah-Moe Humm 6:29
8 - The Purple Lagoon (Outro 2) 00:53
9 - Camarillo Brillo 3:42
10 - Muffin Man 4:17
11 - The Purple Lagoon (Outro 3) 00:47
12 - You Didn’t Try To Call Me 6:04
13 - Black Napkins 13:43
14 - The Purple Lagoon (Outro) 00:42
Tout d'abord, situons le patelin "Erie" qui donne son nom à cette série de concerts captés en 1974 et 1976. Cette petite ville se trouve en Pennsylvanie.
Au nord plus précisément si vous comptez vous y rendre en pélerinage.
On y retrouve les compagnons de route habituels. Napoleon Murphy Brock au saxophone et au micro chant, Don Preston et George Duke derrière leurs claviers,
Jeff Simmons à la seconde guitare, (on se trouve toujours second avec Zappa), les frangins Fowler à la section de cuivres (Walt à la trompette, Bruce au
trombone). Pour compléter cette formation, la section rythmique se compose de Tom Fowler, (hé oui ! le frère des 2 autres) et deux batteurs sinon rien, Ralph
Humphrey et Chester Thompson. Rajoutons Ruth Underwood au vibraphone et percussions qui fait accessoirement les choeurs, comme Bianca Odin par ailleurs.
Pour conclure cette intro de la critique de ce coffret de 6 disques, disons aussi que les puristes admettent volontiers que ces concerts regroupant 72 titres
pour 6h57 minutes d'écoute retrouvés dans la malle aux trésors de Zappa restent de loin une des meilleures galettes live parmi la foultitude existante.
Allons auditer cela d'un tympan neuf et innocent.
Disque 1
Débutons par "“Someone Has Just Asked Me…”" qui initie un concert du 8 mai 1974 et qui couvre les disques 1 et 2. Zappa présente ses musiciens qui font
résonner quelques notes de l'instrument dont ils ont la charge. Puis le groupe enquille sur "Cosmik Debris" extrait de l'album
Apostrophe, publié la même année, en 1974. Ce blues chaud et terreux prend plus de 8 minutes de bonus dans cette version live
avec un tour de manège offert par les instruments en place. Saxophone, harmonica, clavier, guitare, brodent des moments uniques et héroïques, en opposition de
phase avec la grisaille musicale actuelle. Beaux moments à se repasser le plus souvent possible.
Ensuite, "Pygmy Twylyte" donne la pleine mesure de la capacité du groupe à restituer des morceaux live. Les cuivres rugissent, la guitare s'envole et le chant
de Napoleon Murphy Brock insuffle du groove à l'ensemble. Ce titre figure aussi sur une des compilations live de Zappa
"You Can't Do That on Stage Anymore, Vol. 2" et sur "Roxy and Elsewhere".
Exhumé de "We're Only in It for the Money", "The Idiot Bastard Son" coule un petit fleuve tranquille qui ne
dérange personne, même pas nous, avant d'attaquer le plus mouvementé "Cheepnis". Très rapide, avec des paroles hyper énervées et un sentiment d'urgence
permanent, ce morceau bouscule l'écoute et montre un groupe enfin chaud pour attaquer une grande pièce comme "Inca Roads".
Complexe à l'extrême et présentant toutes les facettes d'un jazz contemporain de l'époque, "Inca Roads" atterrira l'année suivante sur
"One Size Fits All" dans une version réduite de 9 minutes.
Profitons donc de celle-ci avec un final ébouriffant, où il est montré que la virtuosité n'est pas seulement affaire de technique. Superbe et LE highlights de
ce premier opus.
Enregistré tout juste l'année d'avant en 1973 et installé en morceau de clôture de "Over-Nite Sensation", "Montana" vaut
surtout par son solo de guitare terreux, à la sonorité limite métal. Comme toujours sans transition chez Zappa, on glisse sur le titre suivant qui par ailleurs
referme ce premier opus.
Sans doute un des plus beaux morceaux de Zappa. "Dupree’s Paradise" s'impose d'emblée comme un autre titre incontournable de ce concert de 1974. Jazz, funk,
et des instruments qui passent chacun leur tour sur la première marche du podium.
Ce morceau referme admirablement ce premier volume qui contient vraiment de très jolies choses.
Disque 2
Les 15 minutes de "Dupree’s Paradise" du disque précédent n'était que l'intro (!!) de ce titre qui débute le CD 2. Après une entrée en matière ébouriffante,
la flûte prend la direction des opérations dans une ambiance jazz tranquille. La basse fait son solo à l'orée des 4 minutes. Puis c'est le tour des cuivres
de prendre le relais, puis enfin la guitare, qui prend le solo le plus long du morceau. Comment décrire tout ce qui peut se passer dans un tel morceau que
l'on peut qualifier de cosmique ? Plusieurs écoutes restent nécessaires pour en appréhender toutes les subtilités.
Petite aparté façon crétin avec "It Can’t Happen Here" présent à la fin de "Freak Out !", puis "Hungry Freaks, Daddy" issu du
même disque toujours en mode rigolo/pop. Décidé à reprendre une bonne partie de "Freak Out !", Zappa envoie "You’re Probably Wondering Why I’m Here" dans une
version joviale écourtée d'une minute en live.
Sorti de "Cruising with Ruben and the Jets", "How Could I Be Such A Fool" fait rutiler les cuivres sur une
chanson lente à la soul sous-jacente. Joli morceau à garder pour l'hiver. Belles couleurs pop sur "I Ain’t Got No Heart". Les cuivres réchauffent l'ambiance
et la rythmique injecte une petite dose de soul bienvenue. Le titre s'enchaine direct avec l'excellent "I’m Not Satisfied", belle envolée pop/rock qui figure
aussi sur le premier album. Suit "Wowie Zowie", toujours sur "Freak Out !", mélange de déconnades et de rock bien dosé, puis la courte mais rigolote
"Let’s Make The Water Turn Black" qui date de quelques années auparavant sur "We're Only in It for the Money".
Passons maintenant à trois titres courts, moins d'une minute en général. "Harry, You’re A Beast" plutôt martial, prolongée avec le frénétique "The Orange
County Lumber Truck" et conclut avec le magistral "Oh No" issu de "Weasels Ripped My Flesh".
Sans transition, le groupe enchaine avec un long titre qui aura le temps de se développer tout au long de ses 11 minutes. "Son Of Orange County" commence sur
un calme trompeur, démolit par les cuivres de la deuxième minute. La guitare du moustachu commence alors son long périple, avec des notes qui tombent comme
des gouttes d'eau, reposant sur l'harmonie de seulement deux accords. Ce jazz prend fin sur une pirouette, puis enchaine direct avec "More Trouble Every Day",
long blues de près de 10 minutes exécuté dans les règles de l'art.
Enfin, ce deuxième volume se referme avec "Camarillo Brillo" morceau d'ouverture en format pop de "Over-Nite Sensation".
Belle galette avec de véritables moments de bravoure à déguster sur place mais surtout à emporter.
Disque 3
Cette troisième galette s'ouvre avec le titre de fermeture de "Over-Nite Sensation", "Montana", qui avance de manière nonchalante mais sûre. Au-delà de
l'allure tranquille, le groove pointe le bout de son nez en même temps qu'un solo planté au beau milieu de l'exercice. Un souffle puissant sort des enceintes
au son du rythm'n blues "Get Down". Le titre reste à l'état de "jam" entre copains mais atteint néanmoins son but.
Une petite pause blues lente sur "Tush Tush Tush (A Token Of My Extreme)", disponible aussi sur "You
Can't Do That on Stage Anymore, Vol. 2" près de 14 ans plus tard. Zappa s'amuse, discute, en attendant que le temps passe. Le blues continue sur
"Stink-Foot" à la détente communicative. La guitare creuse son sillon blues dans une terre rythmique légère. Suit "RDNZL", inédit à l'époque et qui trouvera
sa place 4 ans plus tard sur "Studio Tan". Instrumental plus jazz que rock, "RDNZL" enfle progressivement dans un profond solo
de guitare qui occupe tout l'espace. La seconde partie offre un peu de chant puis redevient instrumentale avec un saxophone et un clavier qui se dispute la
place.
"Village Of The Sun", sorti de "Roxy and Elsewhere" envoie du bon bois rock sur un rythme bien soutenu et rappelle que
le fond de commerce de la maison Zappa s'articule autour de la musique du diable.
Belle pièce rock instrumentale complexe avec "Echidna’s Arf (Of You)", puis on bascule sur "Don’t You Ever Wash That Thing ?" à retrouver aussi sur
" The Road Tapes Venue 2". Ce jazz empreint de rock (pour ne pas froisser la susceptibilité posthume de Zappa qui
détestait l'appellation "jazz-rock"), ce titre nous entraine très loin sur les chemins de la diversité. On aura rarement vu une partition aussi hachée, des
plans autant alambiqués et des instruments en solo aussi versatiles. Très bel exercice, difficile à interpréter et qui ravit les tympans.
"Penguin In Bondage" roule en mode blues lent. La chose a le temps de s'étirer sur les quelques 8 minutes de durée. Cela donne bien évidemment lieu à de
multiples solis, guitare en avant, qui laissent ensuite la place au dernier couplet de la chanson. Instants suspendus.
"T’Mershi Duween" donne dans la musique contemporaine avec une intro qui prend la moitié du morceau. La seconde partie offre une partie rapide mixée entre
guitare et xylophone. Avant d'atteindre la belle pièce de fin, trois morceaux courts nous attendent.
Passons du côté de l'album "Uncle Meat", avec deux extraits. Le premier, très court, "The Dog Breath Variations" sert d'intro au
morceau-titre "Uncle Meat", qui, avec son côté médiéval, rappelle curieusement le Jethro Tull des débuts. Expérimentation avec "Building A Girl" qui consiste
en bruitages divers sur fond de clarinette angoissée. Après une petite pause d'une minute, le groupe attaque le morceau final de cette troisième rondelle.
"Dinah-Moe Humm" débute par des volutes rapides puis fait une pause salutaire sur un blues lent. Comme souvent chez Zappa, le découpage couplet/refrain dans
le morceau n'a rien de classique. A l'arrivée, on obtient un titre touffu, rempli de surprises et d'inattendu.
Belle galette que cet opus 3. Il semblerait qu'au fur et à mesure des captations live issues de "The Vault", la malle au trésor de Zappa, la sélection soit
encore plus rigoureuse d'année en année.
Disque 4
Ce quatrième volume s'ouvre avec un titre issu de "Cruising with Ruben and the Jets" de facture plutôt
soul, "I’m Not Satisfied". Visiblement, c'est le gros bazar dans la salle, car le titre s'interrompt brutalement et Frank demande aux premiers rangs de se
calmer et de s'asseoir.
Profitons d'une seconde mouture de "Montana", plus longue que la version du premier volume et où la saturation sur la guitare solo se fait moins ressentir.
La fin, plutôt soul, s'enchaîne sans transition avec "Dupree’s Paradise (Intro)". A cet effet, une intro peut-elle encore reçevoir ce qualificatif lorsqu'elle
atteint presque 8 minutes ? Apparemment oui. Celle-ci démarre comme un générique de série de science-fiction des années 70 avec force effets guitaristiques et
bruitages synthétiques. Enfin, la machine Zappa se met en route à l'horizon de la 5ème minute avec une pop qui tire vers la soul. L'intro arrive à son terme
et bascule sur sa suite "Dupree’s Paradise" qui se la joue plus courte d'environ 5 minutes que la version du CD 2. L'ordre d'arrivée des instruments sur les
solos n'est plus le même, ce qui peut laisser penser que ce titre est un vrai morceau de bravoure en improvisation. Après la clarinette, le saxophone,
parfois baigné dans des effets d'écho immenses, y va de son petit laius personnel. La basse prend le relais, puis la guitare de Zappa à l'aube de la 10ème
minute. La fin bascule sur de la soul bien rythmée.
Puisé dans l'album "Apostrophe", "Don’t Eat The Yellow Snow" passe de 2 minutes en studio à plus de 13 sur scène. Au point de rupture, le morceau bascule sur
un blues énigmatique. Une longue litanie se met en place au chant. A l'aube de la 9ème minute, Zappa part sur autre chose, un mélange savant de blues enjoué
et d'interventions crétines comme le groupe sait en distiller. La fin voit arriver un mix de rythmes latins et de circonvolutions en tous genres. Le groupe
s'amuse et nous aussi.
On se remet un petit coup de "Tush Tush Tush (End Vamp)" déjà entendu sur le CD 3, qui consiste en une vingtaine de secondes de musique et le reste des deux
minutes en applaudissements. Ensuite, court intermède avec "Oh No" déjà entendu sur le CD 2. Les mêmes morceaux qui clôturaient déjà le CD 2 s'enchaînent
d'ailleurs à la suite. "Son Of Orange County" plutôt sage et tranquille et "More Trouble Every Day", tout de blues vêtu.
Abordons maintenant l'avant-dernier opus de ce coffret.
Disque 5
Passons deux années et retrouvons-nous en novembre 1976 avec "The Purple Lagoon" qui ouvre ce 5 ème opus. Zappa présente ses musiciens sur un fond rythmique
discret puis passe sur "Stink-Foot", en mode blues.
Tout de suite, la guitare prend la direction des opérations avec un court solo féroce. Au bout de 3 minutes, le titre vire musique contemporaine pour revenir
à un blues déglingué qui reprend peu à peu sa ligne droite et continue sans interruption sur "The Poodle Lecture", 2 accords de blues sur lesquels Zappa nous
fait lecture. Rien de bien excitant.
"Dirty Love" passe la surmultipliée avec un rythme soul soutenu et un chant féminin incarné par Ruth Underwood (ou Bianca Odin) qui, finalement, devrait pousser plus souvent
la chansonnette. Passons à "Wind Up Workin’ In A Gas Station", qui ouvre "Zoot Allures" la même année que ce live (1976). Format
pop et choeurs moins crétins que sur l'original. Ensuite, "Tryin’ To Grow A Chin" mélange rapide de pop et de soul sur la fin qui atterrira sur
"Sheik Yerbouti" en 1979, conclue cette brassée de titres "courts". Quelques plus grosses pièces d'artillerie nous attendent
maintenant.
"The Torture Never Stops" champion toutes catégories des morceaux de Zappa qui se retrouvent sur un disque en concert. Celui-ci a écumé tous les albums du
vivant du moustachu et la plupart des albums en concert posthumes. Blues lent, qui prend son temps pour développer un thème récurrent. Pour l'occasion,
Napoleon Murphy Brock délaisse le micro chant réquisitionné par Zappa. Les gémissements qui illustrent le propos sont dignes de ceux de Gainsbourg sur
"Love on the beat". C'est aussi le moment où la guitare entre en solo et qui va le tenir une grande partie du titre flirtant quand même avec les 13 minutes.
Ensuite, démarrage sur les chapeaux de roues avec "City Of Tiny Lites". Napoléon Murphy Brock donne de la voix sur cette pop hâché menu, rejoint bientôt par
Zappa himself. La pop devient vite rythm'n blues avec la guitare du Moustachu en avant. Beau titre, plein d'énergie.
Injecté dans "Zappa in New York" deux ans plus tard, "Pound For A Brown" est un bel instrumental aux couleurs anciennes,
dues notamment à un son de clavier qu'on n'utilise plus de nos jours. Cette version de plus de 6 minutes écrase complètement celle de moins de 4 minutes
retenue en 1978. Sans coupure, le titre glisse sur "You Didn’t Try To Call Me", une ballade soul chantée par Ruth Underwood (ou Bianca Odin). De la soul, la ballade passe au
reggae et la jolie voix de Ruth (ou de Bianca...) s'envole... Joli moment suspendu, rare dans les prestations scéniques de Zappa.
Sorti de "Chunga's Revenge", "Rudy Wants To Buy Yez A Drink" charme l'assistance avec une chanson rigolote et qui dégage
un bonheur communicatif fait de ciel bleu, de maison blanche et de barbecue entre amis.
Final avec "Would You Go All The Way ?" très sixties, et qui en seulement 2 minutes multiplie les expériences, de pop à rock en passant par la soul.
Finissons maintenant cette belle somme avec le 6ème opus du coffret.
Disque 6
Cette dernière partie débute avec le blues lent de "Black Napkins". Ce titre figure sur de nombreux lives (exemple "Philly '76
(live)" en 2009). Ruth s'essaye à quelques vocalises avant que les deux accords qui servent de squelette au morceau n'accueillent la guitare du Zappa.
Près de 19 minutes au compteur, cette longue plage installe un climat que l'on retrouve aussi chez Santana. Ensuite, Zappa laisse s'exprimer une partie de ses
musiciens en solo.
En premier, Terry Bozzio nous livre un solo de batterie tout à fait supportable sur "Terry’s Erie ’76 Solo" de moins de 3 minutes. Puis c'est au tour du
bassiste sur "Patrick’s Erie ’76 Solo" pour une prestation heureusement courte car ennuyeuse.
Relais est pris par le rock de "Wonderful Wino". Belle pièce brutale avec un solo rempli de fuzz sur une saturation au maximum. Bref intermède avec
"The Purple Lagoon (Outro 1)" qui constitue pourtant la pièce majeure de près de 17 minutes qui refermera "Zappa in New
York" en 1978.
Reprise de "The Jayhawks", "Stranded In The Jungle" apporte sa touche rock'n roll années 60 avec un titre dont l'original remonte à 1956. Reprise de
"Dinah-Moe Humm", déjà entendue dans le CD 3. Zappa en profite pour présenter ses musiciens en fin de parcours.
Second intermède sous le nom de "The Purple Lagoon (Outro 2)" avant d'enchainer avec "Camarillo Brillo" qui offre un peu plus de couleurs que la terne version
studio présente en ouverture de "Over-nite Sensation" en 1973. Reste un morceau pop/rock assez anecdotique qui s'enchaine avec "Muffin Man", tiré de
"Bongo Fury" sorti juste l'année d'avant, en 1975. De facture rock avérée, cette jolie chose rugissante aligne plusieurs solos
furieux de guitare gorgée de fuzz.
Après le troisième intermède "The Purple Lagoon (Outro 3)", "You Didn’t Try To Call Me" laisse la soul parler par la voix de Bianca Odin. Ce titre sorti de
"Freak Out !" double sa durée en live. Après la soul et une intervention de la guitare, le morceau passe en mode reggae jusqu'à la fin.
Dernier gros morceau avec "Black Napkins" qui effectue un second passage moins long que la version qui ouvre cette galette. Zappa annonce le titre en disant
que celui-ci fait partie de son tout nouvel album "Zoot Allures" qui vient effectivement de sortir dans les bacs à l'époque.
La fin se profile avec le quatrième intermède servant de trait d'union dans ce dernier opus "The Purple Lagoon (Outro)".
Un coffret riche et qui se répète peu.
Un beau document qui a failli être oublié et qui montre un Zappa en bonne forme, entre virtuosité et musique brute.
A ranger aux côtés des dernières excellentes publications posthumes live du Moustachu.