You Can't Do That on Stage Anymore, Vol. 4 (1991)
Disque 1
1 - Little Rubber Girl 2:572 - Stick Together 2:04
3 - My Guitar Wants to Kill Your Mama 3:19
4 - Willie the Pimp 2:06
5 - Montana 5:47
6 - Brown Moses 2:38
7 - The Evil Prince 7:12
8 - Approximate 1:49
9 - Love of My Life 1:58
10 - Let's Move to Cleveland 7:10
11 - You Call That Music ? 4:07
12 - Pound for a Brown 6:29
13 - The Black Page 5:14
14 - Take Me Out to the Ball Game 3:01
15 - Filthy Habits 5:39
16 - The Torture Never Stops 9:19
Disque 2
1 - Church Chat 2:002 - Stevie's Spanking 10:51
3 - Outside Now 6:09
4 - Disco Boy 2:59
5 - Teen-Age Wind 1:54
6 - Truck Driver Divorce 4:46
7 - Florentine Pogen 5:09
8 - Tiny Sick Tears 4:29
9 - Smell My Beard 4:32
10 - The Booger Man 2:44
11 - Carolina Hard-Core Ecstasy 6:27
12 - Are You Upset ? 1:29
13 - Little Girl of Mine 1:40
14 - The Closer You Are 2:04
15 - Johnny Darling 0:51
16 - No, No Cherry 1:25
17 - The Man from Utopia 1:15
18 - Mary Lou 2:14
Ce quatrième opus de la série "You Can't Do That on Stage Anymore" couvre près de 20 ans des interventions de Zappa sur scène, plus précisément de 1969 à 1988 soit un large pan de la carrière du moustachu que nous
pourrons apprécier jouant avec toutes les formations qui l'ont accompagné sur scène sur cette longue période. Ce double effort parait en 1991, deux ans après le volume 3 de cette même série.
Dans ce voyage musical de 34 titres, citons un morceau de musique concrète, "You Call that Music ?" datant de 1969 et la première fois où "The Torture Never Stops" fut joué sur scène, en mai 1975.
Un peu de douceur pour commencer avec le slow monolithique "Little Rubber Girl" dont l'introduction a été enregistrée en 1984 à Chicago et la suite en octobre 1978 à New-York. Léger reggae gentillet, "Stick Together" fut capté
à Vancouver et annonce une série de 4 titres tous enregistrés le 23 décembre 1984 en Californie : "My Guitar Wants to Kill Your Mama" en mode rock appuyé avec un superbe solo du moustachu en prime, un "Willie the Pimp" clinquant
vite expédié, un "Montana" en mode pop seventies avec solo idoine puis enfin un "Brown Moses" bien plus agréable que sur "Thing-Fish". Pareil traitement pour "The Evil Prince" exhumé du même album et qui devient lumineux
sous l'impulsion du live. Tout le morceau a été capté au Queen Elizabeth Theatre à Vancouver le 18 décembre 1984 à l'exception du chorus de guitare puisé dans une version jouée à l'Hammersmith Odeon à Londres le 24 et 26
septembre de la même année. En mode court métrage, un court et très bousculé "Approximate" puis le slow "Love of My Life" tout en guimauve fifties chère au Zappa.
"Let's Move to Cleveland" se poursuit sur un jazz déconstruit, déglingué, où le saxophone mugit comme une bête malade. Le solo de piano à mi-parcours est beaucoup plus enlevé et relève l'intérêt. Collections et collages de bruitages
multiples, "You Call That Music ?" évolue sur un tapis de musique expérimentale ou contemporaine tour à tour grotesque ou malsain.
"Pound for a Brown", débarrassé de son intro, est le prétexte instrumental d'un long solo de clavier à la sauce jazz-rock. C'est le même clavier tonitruant qui est utilisé sur "The Black Page", cavalcade contemporaine relayée par
une guitare furieuse d'avoir été dérangé et passé en mode jazz-rock.
"Take Me Out to the Ball Game" est un titre fourre-tout à la trompette aventureuse qui mixe allègrement jazz et musique de fête foraine pour finir sur un reggae sous Lexomil. La fin du premier tome se profile avec deux titres
bien remplis : "Filthy Habits" aux résonances guerrières et au long solo tricoté maison et l'énorme "The Torture Never Stops". Lancinant et d'un seul bloc blues monolithique, le morceau ne vit que sur un seul riff terminé par le solo de
guitare obligatoire soutenu par l'harmonica. Une très jolie version d'un titre que l'on retrouve sur de nombreux lives.
Un court sermon, "Church Chat", du Père Zappa himself ouvre ce second disque avant de basculer sur la longue procession rock "Stevie's Spanking" culminant à près de 11 minutes. La part belle est donnée à la guitare qui exécute un solo
tenant sur plus de la moitié du titre. Ce chorus est suffisamment sexy pour capter une attention soutenue. Adepte de la langueur "Outside Now" déroule son lent tapis de notes humides qui cerclent le solo liquide de la guitare
de Zappa. Deux petites choses captées à Munich en juin 1982, "Disco Boy" générique pop pétillant d'une série sixties à inventer puis "Teen-Age Wind" au final mouvementé.
"Truck Driver Divorce" brosse un tableau Broadway sur une ritournelle enjouée à vocation rock avec un solo tricoté à l'ancienne. Pour suivre, un peu de détente avec un modèle plus pop "Florentine Pogen" qui change de rythme comme
de ministère. L'alternance des genres donne parfois un peu le tournis : à peine le temps de s'habituer à une ambiance qu'elle change déjà.
Très vieux morceau, "Tiny Sick Tears" laisse courir ses deux accords uniques le long de la voix juvénile d'un Zappa tout neuf. Le titre a été capté en février 1969 à New-York. On fait un bond de 5 ans en avant pour retrouver Zappa
en compagnie de Georges Duke au clavier pour un impromptu psychédélique,"Smell My Beard", qui se passe dans le New-Jersey en novembre 1974. Même endroit, même jour, "The Booger Man" laisse éclater son rythm'blues sur
une partition nerveuse et groovy.
Peut-être un des morceaux les plus "lisses" du répertoire de Zappa, "Carolina Hard-Core Ecstasy" s'écoute facilement, à la limite de l'insupportabilité de la facilité. A mi-parcours, le solo obligatoire dévore la partition jusqu'à
la dernière portée.
Les titres les plus courts ont été gardés pour la fin. "Are You Upset ?" juste le temps de rigoler un peu, une courte incursion fifties avec "Little Girl of Mine" puis encore les années 50 avec la balade "The Closer You Are". Restons dans les
années American Graffiti avec le très court "Johnny Darling" puis un rock de la même époque "No, No Cherry".
Un échantillon de "The Man from Utopia" puis un "Mary Lou" soul en entier closent ce quatrième opus de la série "You Can't Do That on Stage Anymore".
Ce quatrième volume est une petite merveille qui compile de très bons moments live. Loin des digressions habituelles de l'animal Zappa, avec des morceaux trop barrés pour être écouable, ce volume 4 ne contient que de la musique
et de la bonne.
Rendez-vous très bientôt pour une étude en règle du volume 5.