Trance Fusion (2006)
2 - Bowling On Charen 5:04
3 - Good Lobna 1:38
4 - A Cold Dark Matter 3:31
5 - Butter Or Cannons 3:24
6 - Ask Dr. Stupid 3:20
7 - Scratch & Sniff 3:56
8 - Trance-Fusion 4:20
9 - Gorgo 2:41
10 - Diplodocus 3:22
11 - Soul Polka 3:18
12 - For Giuseppe Franco 3:47
13 - After Dinner Smoker 4:45
14 - Light Is All That Matters 3:46
15 - Finding Higgs' Boson 3:41
16 - Bavarian Sunset 3:59
Dans une indifférence quasi générale (qui est encore intéressé par la sortie d'un énième live de Zappa ?) "Trance Fusion" parait le 7 novembre 2006.
D'autant plus que ce disque-ci se révèle d'un genre à part puisqu'il s'agit d'un album ne proposant QUE des solos de guitare de Zappa. L'exercice avait déjà été réalisé de manière acrobatique avec "Guitar".
Le voici renouvelé avec pas moins de 16 extraits pour plus d'une heure de musique.
Vous avez le droit de passer à côté ou bien de suivre les détails de l'affaire.
D'entrée de jeu, le superbe "Chunga's Revenge" transforme un simple morceau de rock en thème de film. Capté en 1988 à Londres (Wembley Arena), ce long solo échevelé est interprété par le fils Dweezil dont on reconnaitra la "patte"
qui n'a rien à envier à celle de son père. Au delà des quatre premières minutes vraiment impressionnantes, le reste suit un fil rouge guidé par une seconde guitare au son métallique étrange. Le thème est repris une poignée de secondes
avant la fin, comme un générique.
Empruntant ses airs orientaux à "Sheik Yerbouti" dont il est issu "Bowling On Charen" nous ramène 11 ans en arrière. Capté en 1977 au Palladium de New-York, il garde l'essence de cette époque où tout semblait si simple.
Un très court mais intense extrait de "Good Lobna" capté en 1984 à l'Orpheum Theater de memphis puis "A Cold Dark Matter" en mode plus libre et sans entrave. Les seuls accords sur lesquels oscillent la rythmique suffisent
au moustachu pour plaquer un solo de nature minérale.
Ensuite, s'opère un choix cornélien. Beurre ou canon ? proclame "Butter Or Cannons". De nature jazz mais tirant vers le solo métal, sans doute à cause du son, ce solo ébourriffant capté en 1984 à New-York vaut le détour.
Revenons un peu en arrière dans le temps avec "Ask Dr. Stupid" saisi en 1979. Non sans rappeler une intro d'un morceau de Scorpions en concert (Polar Nights), ce solo furieusement rock reste aussi un très bon moment de musique.
Déambulations en mode latin pour "Scratch & Sniff". Un peu d'esprit Santana et un son liquide à la Zappa pour un solo qui s'interrompt brusquement pour passer sur le track-title du disque.
"Trance-Fusion" met la guitare en avant sur une rythmique ondulante faite uniquement de basse/batterie. Derrière, les deux instruments rythmiques se livrent aussi à un travail en solitaire, chacun devenant libres et pourtant
adossés à la même partition. Tout en douceur, "Gorgo" fait patienter comme une musique d'ascenseur haut de gamme. Le rythme est lent, avec le minimum syndical derrière : basse, batterie plus un trait de clavier.
Passons maintenant sur une rythmique reggae avec un solo très rock sur "Diplodocus". La guitare s'autorise quelques écarts de tonalité histoire de montrer un équilibre parfait entre Zappa et le reste du monde.
De la vitesse encore avec "Soul Polka", sautillant titre avec un solo aux mailles hyper serrées.
Capté au Paramount Theater de Seattle en 1984, "For Giuseppe Franco" appelle au calme. La rythmique heurtée soutient un solo écorché qui accélère le mouvement pour atteindre une vitesse propice à la virtuosité.
Bel exercice et pas seulement technique.
Il n'avait pas encore pointé le bout de son nez depuis le début du disque. Le blues fait son entrée avec "After Dinner Smoker" dans une ambiance de fumoir justement. Sonorité liquide, clavier classieux et rythmique posée à l'endroit
fabriquent un joli moment de musique.
Un peu de marche martiale avec "Light Is All That Matters" enregistré en 1984. Un brin oriental, ce passage reste furieusement jazz, et pas jazz-rock, sous peine de subir les foudres du moustachu qui détestait ce terme.
"Finding Higgs' Boson" poursuit dans cette veine sur un rythme latin complexe. Chaque instrument parait être en roue libre par rapport aux autres.
Pour clore cet exercice de style, Zappa conclut avec "Bavarian Sunset" qui commence sans support rythmique. Très particulier, cet échantillon live capté à Munich en 1988 mêle deux solos qui s'intercroisent dans un élégant ballet
à deux guitares.
Il ne reste pas grand chose de l'écoute de cet album live.
Certes de beaux solos pour la plupart mais sans inscription dans un tout qui rendrait la chose plus séduisante.
Toutefois, la pochette est superbe...