The Crux of the Biscuit (2016)

The Crux of the Biscuit frank zappa

1 - Cosmik Debris 4:21
2 - Uncle Remus (Mix Outtake) 3:59
3 - Down In De Dew (Alternate Mix) 3:16
4 - Apostrophe' (Mix Outtake) 9:07
5 - The Story Of Don't Eat The Yellow Snow-St. Alphonzo's Pancake Breakfast 2:25
6 - Don't Eat The Yellow Snow-St. Alphonzo's Pancake Breakfast (Live) 19:26
7 - Excentrifugal Forz (Mix Outtake) 1:34
8 - Energy Frontier (Take 4) 3:04
9 - Energy Frontier (Take 6 with Overdubs) 4:15
10 - Energy Frontier (Bridge) 8:23
11 - Cosmik Debris (Basic Tracks - Take 3) 5:11
12 - Don't Eat The Yellow Snow (Basic Tracks - Alternate Take) 2:12
13 - Nanook Rubs It (Basic Tracks - Outtake) 00:42
14 - Nanook Rubs It (Session Outtake) 00:48
15 - Frank's Last Words... 00:16

L'album iconique de Zappa paru en 1974, "Apostrophe" n'a pas fini de revenir à la vie, à l'instar des rodeurs de "The Walking Dead". Sorti à l'été 2016 "The Crux of the Biscuit" nous livre des prises alternatives, un live et des titres aux mixages différents de 7 des 9 morceaux que compte "Apostrophe", "Father Oblivion" et "Stink-Foot" ayant été mis de côté. Les adorateurs du moustachu apprécient particulièrement ce disque devenu mythique. Toutefois ces 15 morceaux ne s'adressent pas qu'aux complétistes tant l'impression d'avoir affaire à un tout nouvel album s'impose d'elle-même.

"Cosmik Debris" ouvre le bal. Ondulant tranquillement au son d'un blues propre, le titre offre une belle basse moelleuse. Le solo de guitare se détache de manière presque magique du lot. La voix murmurante de Zappa sert de fil conducteur à ce premier morceau très agréable à entendre. Cette jolie version de "Uncle Remus" sonne très agréablement avec une partie piano bien détachée du reste. Très pop et groovy, cette chanson sort des productions habituelles du moustachu. Issu de "Läther", "Down In De Dew" se laisse conduire par une guitare acoustique, fait assez rare pour le mentionner dans la discographie de Zappa. Entre folk et jazz, ce bel instrumental est un véritable enchantement sonique.

Le morceau-titre "Apostrophe'" est étendu à presque le double de sa durée initiale avec un mixage alternatif. Les guitares s'empilent en couches successives. Après une interruption du solo à la mi-parcours, le balancement blues rock reprend. Encore une fois une belle surprise avec un instrumental riche et foisonnant qui laisse augurer du meilleur pour la suite.

Petit intermède où Zappa raconte une histoire ("The Story Of Don't Eat The Yellow Snow-St. Alphonzo's Pancake Breakfast") puis à nouveau un grand titre, cette fois-ci usiné en live "Don't Eat The Yellow Snow-St. Alphonzo's Pancake Breakfast". Long blues qui se transforme à la 7ème minute et prend une belle tournure rock et rythmn' blues à la 9ème minute. Retour au calme et au blues à peine recouvert d'un trait d'Hammond et parcouru par une longue litanie du moustachu. Le final se produit à la 16ème minute avec un blues rapide. La fin se précipite au vibraphone dans une urgence absolue.

Court interlude avec l'électronique "Excentrifugal Forz" puis un titre découpé en tranches "Energy Frontier" dans une première version sèche comme un folk de Jethro Tull. Cet instrumental ronronne au coin du feu, comme en attente de quelque chose. La seconde version, sixième prise d'après les notes de pochette, rajoute des instruments autour, notamment une flute, qui renforce l'idée folk première. Le troisième essai concernant ce titre prend la forme d'un grand solo de guitare. La chose s'étire sur plus de 8 minutes sans que rien ne vienne perturber le déroulement.

Retour à "Cosmik Debris" avec une version instrumentale rallongée d'une minute. La grille de blues n'a pas bougé et la fin est retravaillée pour sonner plus groove. Une troisième prise alternative qui fait son petit effet donc. Trio clavier, basse, batterie pour le très simple "Don't Eat The Yellow Snow" qu'on croirait issu d'un opus de Led Zeppelin de la belle époque.

Enfin, trois petites choses se succèdent à une allure folle pour terminer cet album.

En premier lieu, "Nanook Rubs It" étend un petit jazz vite repris sur une version alternative puis quelques notes et quelques rires terminent l'ensemble sur "Frank's Last Words...".

Presque un album neuf avec un son à tomber. "Apostrophe" se découvre là une toute nouvelle existence au travers de ces morceaux pensés autrement. Ce disque permet une nouvelle fois d'apprécier toute l'étendue des possibilités de composition de Zappa qui aurait certainement encore des choses à dire.