Joe's Camouflage (2014)
2 - T'Mershi Duween 2:28
3 - Reeny Ra 4:13
4 - Who Do You Think You Are 1:39
5 - Slack 'Em All Down 1:25
6 - Honey, Don't You Want a Man Like Me ? 4:16
7 - The Illinois Enema Bandit 6:26
8 - Sleep Dirt - In Rehearsal 1:08
9 - Black Napkins 8:12
10 - Take Your Clothes Off When You Dance 1:55
11 - Denny & Froggy Relate 0:31
12 - Choose Your Foot 1:19
13 - Any Downers ? 6:11
14 - Phyniox (Take 2) 4:18
15 - I Heard a Note 1:19
Encore une fois très peu de renseignements sur cet album paru en 2014 dans une énième déclinaison du titre "Joe's garage". "Joe's camouflage" sort donc en janvier 2014 et propose une quinzaine de titres
pour une durée inférieure à 50 minutes.
Ces titres sont issus de séances de répétitions tenues en 1975. Mais le mieux est encore d'aller jeter une oreille à tout çà.
"Phyniox (Take 1)" représente une première tentative d'un morceau où la guitare se fait pousser par une grosse rythmique jazz (et non pas "jazz rock", terme que détestait Zappa). Cet instrumental ressemble en effet à
l'ébauche de quelque chose de prometteur. Un second essai s'autorise un passage en fond d'album.
"T'Mershi Duween" commence comme une fanfare de Kusturica puis se construit autour d'un fouillis musical plutôt ordonné. La mise en place, impressionnante, indique quel était le niveau des répétitions chez Zappa.
En premier lieu rythm'n blues puis blues pur, "Reeny Ra" ronronne de bien belle manière avec un solo de guitare Hendrixien. Morceau assez monolithique mais pourtant passionnant de bout en bout.
Entre deux morceaux, on tape la discute, on rigole avec les mômes qui disent au micro : "Who Do You Think You Are" et on suggère un nouveau morceau à répéter en égrenant quelques notes à la guitare.
Discussion calme sur fond de cordes sur "Slack 'Em All Down" puis "Honey, Don't You Want a Man Like Me ?" présent sur "Zappa in New-York" se joue comme si on était au fond de la salle de répétition. La guitare très en avant,
les voix très en arrière confirme un mixage quasiment inexistant et un morceau en répétition restitué brut de décoffrage.
Relativement dépouillé, "The Illinois Enema Bandit" fait rugir un blues terreux et minimaliste. On en oublierait facilement qu'il s'agit d'un morceau capté en répétition jusqu'à la 5ème minute. Chacun s'arrête de son côté
pour discuter de la forme du final à adopter, qui sera finalement exécuté a cappella.
Court mais très agréable essai à la guitare sur "Sleep Dirt - In Rehearsal" puis Zappa passe sur le gros morceau du disque "Black Napkins". Blues dans l'âme, cet instrumental met en scène deux instruments atypiques pour ce
genre d'exercice, un violon talonné de près par un synthé aux sons spatiaux. Le résultat est un long fleuve tranquille, en aucun cas perturbé par cette alchimie sonore curieuse.
Un peu moins de 2 minutes de reggae avec "Take Your Clothes Off When You Dance" que l'on trouve par exemple en live sur "You Can't Do That on Stage Anymore, Vol. 6" mais bien avant en studio sur
"We're Only in It for the Money". Pas de fioriture sur cet essai studio. La fin n'est même pas travaillée et le morceau s'arrête brutalement.
Courte discussion de 30 secondes entre deux morceaux ("Denny & Froggy Relate") puis une tentative avortée de "Choose Your Foot" avec rires et explications sur la manière de prononcer les mots du titre.
Plutôt rock voire même progressif, "Any Downers ?" attaque tout en puissance. Pourtant, très répétitif, il ne semble jamais vouloir démarrer vraiment et fait tourner en boucle le même thème.
Second essai pour "Phyniox", plus long que celui montré en début de disque. L'ambiance est plutôt progressive dans cette seconde tentative. Morceau plaisant et poussé par un vent invisible, "Phyniox" ressemble à un instrumental
que les groupes de rock progressif des années 70 collaient en fin d'album.
Enfin, tout se termine avec "I Heard a Note", discussion enregistrée de loin et qui n'offre pas un intérêt délirant.
Un album curieux et qui reste une grande première, apprécier un groupe en pleine répétition avec des titres parfois à la limite de l'ébauche ou encore sur le métier.
Une curiosité de plus pour collectionneurs invétérés.