Feeding the Monkies at Ma Maison (2011)
2 - Buffalo Voice 11:35
3 - Secular Humanism 6:37
4 - Worms From Hell 5:35
5 - Samba Funk 11:28
Comme la plupart des sorties posthumes du moustachu depuis quelques années, ce "Feeding the Monkies at Ma Maison" paru en 2011 n'a pas fait beaucoup de bruit.
Comme chacun le sait (au moins celui qui lit assidument le contenu de ce site), Zappa avait découvert au début des années 90 un instrument magique qui allait l'occuper un bon moment et donner lieu
à pas mal de gravures sur disques.
"Feeding the Monkies at Ma Maison" regroupe 5 compositions au Synclavier sans qu'on puisse vraiment en savoir plus à ce sujet.
Cet album est produit par la veuve Gail Zappa (elle-même disparue depuis). On peut également entendre la voix de Moon Unit Zappa, la fille ainée de Zappa sur certaines compositions.
D'emblée, l'atmosphère se fait inquiétante sur le plus long titre de l'album qui lui donne aussi son nom. "Feeding The Monkies At Ma Maison" démarre dans un fracas puis cultive son mal-être au détour de notes
sombres et précipitées. Assez monotone, "Feeding the Monkies at Ma Maison" se perd sur la distance. La musique cliquette, terrasse, plombe, passe par tous les états gazeux et solides pour s'arrêter en bonne et due forme.
Elle laisse derrière elle un voile de noirceur comme un ruban menaçant prêt à nouveau à en découdre.
Même ambiance mortifière sur "Buffalo Voice". Le Synclavier reproduit à la perfection des cordes sombres et implacables qui découpent la partition en autant de petits drames. Des souffles humains se font entendre parfois,
histoire d'en rajouter une couche dans l'inquiétude. Des mots incompréhensibles lâchés par une voix aux abois referment ce deuxième titre.
Plus en nuance, "Secular Humanism" met en scène de nombreuses voix, toutes plus flippantes les unes que les autres. A s'y méprendre, certaines ressemblent à celles entendues sur l'album de Marylin Manson,
"Smells Like Children". Les percussions sont précipitées, distillant toujours cette angoisse propre aux sonorités du Synclavier.
"Worms From Hell" illustre bien son titre ("Les vers de l'enfer"). A l'écoute de ces pulsations de Synclavier et des nombreux arrangements tout autour, on imagine tout à fait une assiette débordant de bloches, symbolisant à la fois
la vie grouillante et la mort, où ces bestiaux se chargent de nous ramener à la terre.
Dernier titre, "Samba Funk" a bien du mal à évoquer le rythme de la musique brésilienne. Au passage, il gomme le côté joyeux pour installer une ambiance sombre commune aux autres morceaux.
Le titre offre, sur la fin, une cohérence et une frange plus mélodique que les autres.
Histoire peut-être de finir sur une bonne impression ?
Comme "Civilization, Phaze III", "Dance Me This", ou encore "Frank Zappa for President", ce "Feeding the Monkies at Ma Maison" reste assez inaccessible, surtout pour le public rock de Zappa.
Après l'écoute de cet opus, on ne se rappelle de rien.
Un album réservé aux fans de musique contemporaine ou baroque, qui, si çà se trouve, ne connaissent même pas Zappa.